Et si demain on allait tous travailler en vélo
On vous le répète régulièrement sur Déclic Attitude, se rendre quotidiennement à son travail en vélo possède de réels atouts pour notre santé. Mais si les bénéfices santé ne sont plus à démontrer, fallait il encore se donner les moyens pour inciter chacun à choisir ce moyen de transport. C’est dans ce sens qu’un projet de loi vient d’être déposé. Utiliser son vélo pour se rendre au travail est la meilleure option pour profiter des bénéfices santé. Une étude publiée en avril 2017 a démontré que ce mode de transport comparé à la marche et à la voiture ou aux transports en communs présentait les meilleurs scores sur le risque de mortalité toutes causes confondues, de survenue de cancer et de mortalité par cancer et de survenue de maladies cardiovasculaires et de mortalité cardiovasculaire (cf mon post du 22 juin 2017). Plus heureux et en meilleure santé, que demander de plus ? En 2015, un sondage réalisé par l’iIfop avait montré qu’aller travailler en vélo rendait les utilisateurs heureux. Ce sondage confirmait les résultats d’une étude scientifique américaine, publiée en 2014, qui expliquait que se rendre tous les jours au travail en vélo avait un impact positif sur l’humeur des salariés. Les cyclistes seraient plus heureux que ceux qui se déplacent avec leur voiture ou que ceux qui utilisent les transports en commun. Mais malgré ces résultats positifs pour la santé et le bien-être des travailleurs, seuls 5 % des Français utilisent leur vélo pour aller travailler. En 2015, le gouvernement avait lancé un plan national vélo destiné à convaincre les français de se déplacer en bicyclette. Parmi les mesures annoncées, la plus inattendue était la mise en place d’une indemnité kilométrique vélo, calculée en fonction de la distance parcourue entre le domicile et le travail. Mais cette initiative, facultative et limitée au secteur privé, relevait entièrement du volontariat puisque ni les salariés ni les employeurs n’étaient contraints de suivre cette mesure. En 2017, seules 85 entreprises l’ont proposée et seuls 10.000 salariés en bénéficient. Parmi ces entreprises on retrouve Décathlon, RTE, Voies Navigables de France ou la communauté d’agglomération de La Rochelle. Par comparaison, en Belgique, 83% des actifs travaillent dans une structure proposant ce dispositif. Une autre mesure, mise en place en 2016 permet à une entreprise de mettre à la disposition des salariés une flotte de vélos, pour les déplacements domicile-lieu de travail. Dispositif encore totalement facultatif, ce mécanisme bénéficie d’une réduction d’impôt sur les sociétés, à hauteur des dépenses pour cette mise à disposition gratuite de vélos mais dans la limite de 25% des frais engagés pour l’achat ou l’entretien de la flotte de vélos. Une indemnité kilométrique vélo bientôt obligatoire ? Fort de ces éléments, Elisabeth Borne, ministre chargée des transports a lancé les Assises nationales de la mobilité qui se sont déroulées de septembre jusqu’en décembre 2017. Après trois mois de débats, réunions, ateliers et propositions, la ministre a annoncé qu’un plan vélo ferait partie de la prochaine stratégie de mobilité du gouvernement qui sera présentée début 2018. Elle propose notamment de réformer l’indemnité kilométrique vélo (IKV), pour la rendre obligatoire comme celle des transports en commun et la rendre cumulable avec le remboursement des autres titres de transport. Un objectif ambitieux, généraliser l’IKV dans les entreprises dans les 4 ans à venir afin de passer de 700 000 salariés cyclistes à 1,4 million en 2022. Aux Pays-Bas, la mise en place des IKV en 1995 avait permis de faire chuter les arrêts maladie de 15%. On imagine aisément les retours sur investissement pour les entreprises mais aussi pour la sécurité sociale, sachant que le remboursement à charge des entreprises serait compris entre 20 à 25 euros par mois. #vélo #santé #travail #loi #mortalité #cancer #cardiovasculaire #humeur #heureux #IKV #Décathlon #RTE #VoiesnavigablesdeFrance #Larochelle #ElisabethBorne #assisesnationalesmobilité Sources : Association between active commuting and incident cardiovascular disease, cancer, and mortality: prospective cohort study Does active commuting improve psychological wellbeing? Longitudinal evidence from eighteen waves of the British Household Panel Survey.